Retrouvez l’interview de Jean-Luc BERTHIER et l’article dans son intégralité ici :

“”Ils voudraient en savoir plus : c’est ce que nous ont dit les enseignants qui ont intégré en formation continue la première promotion du diplôme de « neuroéducation » à Paris-Descartes.

Par   Publié le 18 novembre 2019 à 15h30 – Mis à jour le 19 novembre 2019 à 16h24

Du cerveau, de son fonctionnement, de sa « plasticité chez l’enfant », pour reprendre l’expression à la mode, beaucoup d’enseignants n’ont rien appris – ou presque – lors de leur formation initiale. « Ça pourrait presque donner une blague de cour de récré, observe Gaëlle Assoune, professeure en collège à Nice (Alpes-Maritimes) : Quel est le comble du professeur ? De ne pas savoir comment fonctionne l’organe qui lui sert d’outil principal ! »

Le constat ne diffère guère chez les enseignants du primaire, dont la formation est pourtant réputée plus centrée sur l’enfant. « Heureusement que j’ai passé une licence de sciences naturelles il y a vingt-cinq ans, souffle Patrick Armanet, professeur des écoles et formateur en Isère. Sans cela, en dehors de quelques repères sur les travaux de Piaget [Jean Piaget, 1896-1980, biologiste et psychologue suisse], le développement de l’enfant serait longtemps resté pour moi un mystère. » Florence Wilk-Narbey, enseignante spécialisée dans l’académie de Versailles, ne dit pas autre chose : « Trois heures de formation sur le doudou du petit enfant : voilà à quoi se résumait mon bagage en psychologie quand j’ai débuté dans le métier », confie cette professeure chevronnée.

Gaëlle, Patrick et Florence le savent bien : cette liste de témoignages pourrait s’allonger encore. Ils ont « ça » (ce « manque à combler », disent-ils) en commun avec leurs quelque 80 « camarades de promotion », enseignants du primaire et du secondaire mais aussi chefs d’établissement et inspecteurs qui, tout au long de cette année universitaire, étrennent à leurs côtés le tout nouveau diplôme d’université (DU) en neuroéducation proposé par le laboratoire LaPsyDE, de l’Institut de psychologie de l’université Paris-Descartes.

Ce parcours d’une grosse centaine d’heures est venu enrichir, en septembre, une offre de formation à destination des professionnels de l’éducation encore très limitée dans ce domaine, souligne son coordinateur pédagogique, le chercheur Arnaud Cachia – même si, à l’écouter, la demande des enseignants est forte. A y regarder de près, on trouve bien un cursus proposé par la faculté d’éducation de l’Université catholique de l’Ouest (UCO), à Angers, un autre par l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (« Inspé », nouveau nom donné aux « Espé »), de Créteil, ou encore à Lyon. Mais dans le maquis des formations universitaires, les professeurs confient volontiers « manquer de repères ».