Les effets du confinement chez l’enfant, de Grégoire BORST
Les effets du confinement chez l’enfant
Visioconférence de Grégoire Borst (52mn)
Mercredi 20 mai 2020, replay disponible depuis le 25 mai 2020
En partenariat exclusif avec Léa.fr
Grégoire Borst est professeur de psychologie du développement et de neuroscience cognitive de l’éducation à l’Université de Paris et directeur du laboratoire le LaPsyDé, anciennement dirigé par Olivier Houdé.
Dans une visioconférence du 20 mai 2020 en partenariat exclusif avec Léa.fr des éditions Nathan, Grégoire parle aux enseignant.e.s de la crise sanitaire liée au Covid19, de ses impacts sur le développement cognitif et socio-émotionnel de l’enfant et de l’adolescent et propose quelques activités pour que les élèves s’approprient les gestes barrières.
Il rappelle avant tout que la recherche possède encore trop peu de données pour tirer des conclusions hâtives positives ou négatives sur l’école à la maison mais qu’immanquablement l’usage du numérique semble avoir un impact sur la co-éducation école/parents et sur les apprentissages en distanciel des élèves.
Au lieu de diaboliser les écrans comme s’évertuent à le faire certains scientifiques malgré la littérature sur ce sujet, cette période atypique de l’école à la maison a confirmé que le numérique était un atout indispensable pour la réussite scolaire et éducative des élèves. Par exemple, apprendre à écrire sur une tablette est plus efficace que le papier/crayon grâce au feed-back proche apporté par les logiciels. Développer le blended learning qui associe le présentiel et le distanciel, au-delà de la simple captation video du cours, permettrait de généraliser une pédagogie différenciée et de mieux répondre aux besoins des élèves qui par leur origine sociale ne sont pas tous à égalité face aux méthodes classiques d’enseignement. Ces inégalités se creusent dès la Maternelle, dès 4 mois après la naissance on peut constater que le niveau socio-économique influence le développement du cerveau. Le numérique doit être avant tout une plus-value et non un simple substitut.
En ce qui concerne les gestes barrières, leur acquisition et leur mise en pratique par les petits et les adolescents restent problématiques : ils ont besoin d’être physiquement proches les uns des autres. Il est donc nécessaire de communiquer sur cette période de crise : mettre des mots sur leurs ressentis pour diminuer leur angoisse et dédramatiser le danger, leur expliquer la propagation du Covid19 et pourquoi mettre en place ces gestes, enfin leur apprendre à développer leur résistance aux automatismes, en proposant des activités adaptées et ludiques comme celles du site Lea.fr sur l’inhibition. Grégoire Borst relève à raison une erreur de terminologie. Il ne s’agit pas de distanciation sociale mais de distanciation physique : « On peut continuer à avoir des jeux coopératifs avec distanciation physique ».
La crise sanitaire du Covid19 est parsemée de biais. Le directeur du LaPsyDé confirme qu’il y a très peu de risque qu’un stress chronique ne se développe : le cerveau a une capacité forte de résilience pour dépasser les évènements, même si cette période est impressionnante. Il est avant tout nécessaire d’accepter que la situation soit déstabilisante et d’exercer son sens critique car on ne maitrise pas actuellement toutes les données.
Selon Grégoire, l’interruption de l’école pendant quelques mois n’est pas une catastrophe. Il aime à citer Olivier Houdé qui met l’accent sur le rôle à venir des jeunes : quels sont les enfants qu’on va laisser au monde de demain ? L’école est avant tout le lieu du développement socio-émotionnel pour anticiper les crises écologiques à venir.
Lien vers la visioconférence de Grégoire :
Ressources associées : deux capsules vidéo pour les élèves, réalisées par Jérôme Hubert :
1. Comment lutter face au coronavirus ? Distanciation et gestes barrières
2. Comment mettre et retirer un masque sur le visage ?
Laetitia Ferrari
06/06/2020
L’équipe Apprendre et Former avec les sciences cognitives